Spectacles
UN NATUREL À (NE PAS) CHASSER Sextuor de cors et de cordes
Présentation
Plaisanter sur les cornistes est une évidence au XVIIIe siècle : le peu de notes jouables, les sons bouchés donnant l’impression qu’ils sont enrhumés, le symbole de la corne inhérent à la chasse et à la rusticité, le symbole de la trompe… À Salzbourg, les Mozart, père et fils, avaient l’habitude d’amuser leurs concitoyens en faisant semblant de se gausser de leurs collègues musiciens avec des galimathias musicum – genre musical à part entière tels le divertimento ou la symphonie – exutoire qui leur permettait de sortir du protocole imposé par l’Archevêque en son palais et à l’église. C’est donc par une Plaisanterie Musicale que Mozart rend hommage à son père en apprenant sa mort, comme pour se souvenir des moments où ils ont, jadis, tellement ri pour oublier leur asservissement. À quelque temps de là, Beethoven, qui fait passer le cor au statut d’instrument de super-héros, autre de ses facettes (voyez Roland à Roncevaux), décide de corriger la tradition. Ce sont les cors qui insufflent son courage à Fidelio ou qui portent la vaillance dans sa Symphonie « Héroïque ». Et dans l’utilisation en chasse, entendez la confiance de celui qui, perdu dans la forêt, retrouve son chemin grâce au son du cor du chasseur. Pour venger l’honneur, il va jusqu’à reprendre le vieil effectif des galimathias : dès lors les cornistes sont sur l’orbite du romantisme et n’attendent plus que les merveilleux soli de Schubert, Mendelssohn, Schumann, Brahms, Wagner, Mahler, Bruckner…
Distribution
WOLFGANG AMADEUS MOZART
PLAISANTERIE MUSICALE EN FA MAJEUR, K.522
QUATUOR N°3 EN SOL MAJEUR, K.156
LUDWIG VAN BEETHOVEN
SEXTUOR EN MI BÉMOL MAJEUR, OP. 81B
MUSICIENS DE L’ORCHESTRE SYMPHONIQUE SAINT-ÉTIENNE LOIRE
VIOLONS
LYONEL SCHMIT
AGNÈS PEREIRA
ALTO
GENEVIÈVE RIGOT
VIOLONCELLE
FLORENCE AUCLIN
CORS
FRÉDÉRIC HECHLER
SERGE BADOL